Cinq jeunes filles aux périls de l'archipel by G.G.-Toudouze

Cinq jeunes filles aux périls de l'archipel by G.G.-Toudouze

Auteur:G.G.-Toudouze [G.G.-Toudouze]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Éditeur: Hachette
Publié: 1967-11-10T00:00:00+00:00


Médecin préoccupée de son malade, Geneviève Trévarec le surveille, assise auprès de la couchette improvisée ; adossée au bastingage, Paulette Montrachet, ayant à ses pieds la trousse ouverte de sa camarade, demeure attentive et prête à répondre à toute demande d’instruments ou de remèdes.

La Bretonne répond à mi-voix :

« Situation stationnaire. Il y a pourtant des signes de réaction possible d’un moment à l’autre.

— Cela fait vraiment un drôle d’effet de voir Zanetti installé ici à notre bord sans savoir d’où il sort, murmure la jeune Bourguignonne toujours incapable de conserver le silence, même dans les circonstances les plus inattendues. Et, elle ajoute : plus singulier encore de voir ainsi abattu sur notre pont l’être le plus fébrile et le plus débordant en paroles et en gestes que j’aie jamais rencontré…

— Même en son beau pays de Naples où nous avons passé de si belles journées… ou encore à Capri et à Pompéi… Tu te souviens, Paulette ? » achève à mi-voix la doctoresse de l’Aréthuse.

À ce rappel d’une campagne à laquelle elle n’a point pris part, car elle n’était pas encore embarquée sur la goélette à ce moment, Anne Marolles hoche la tête et répond avec une petite pointe de regret :

« Oui, une belle randonnée dont ma sœur Manette m’a bien souvent parlé, elle qui était matelot à bord à ce moment-là… »

Comme si, prononcé un peu trop haut par le mousse, le diminutif familier de son aînée était venu réveiller dans le cerveau fatigué du naufragé un souvenir brusque, Zanetti a soudain une sorte de frémissement et balbutie des paroles vagues. Inquiète, Geneviève se penche sur son malade et lui prend le poignet pour tâter le pouls. Palpation qui semble faire passer une onde de vie dans le visage blême d’Ercole dont les paupières se soulèvent, démasquant les prunelles sombres qui se mettent à luire. La tête tourne un peu, à droite, à gauche et soudain l’imprésario, si familier à tout l’équipage du yacht, balbutie :

« L’Aréthuse… L’A… ré… thuse… Je suis à bord… Gaït, je vois Gaït…

— Non, corrige doucement Geneviève : Faïk. Mais Faïk ou Gaït, c’est la même chose, vous le savez… »

Un peu de sang monte aux pommettes du naufragé dont les yeux hésitants, qui viennent de prendre une jumelle pour l’autre, se posent sur les deux visages éclairés à droite et à gauche. D’une voix plus assurée il articule :

« Oh !… Cara Paoletta, et puis… aussi Piccola Anna Marolles… Dove sono, où se trouvent les autres signorine ? »

Mêlant l’italien et le français, suivant sa coutume, Zanetti, dans ce début de retour à la conscience, retrouve les noms qu’il connaît et fait des efforts pour se lever. Sur un signe de la jeune doctoresse, Paulette et Anne lui passent, l’une une seringue et l’autre un flacon de calmant, afin qu’une rapide intervention calme la violence qui peut être trop précipitée.

Précaution indispensable, car l’Italien, dont la voix se fait brusquement rauque, se met à jeter précipitamment des paroles qui évoquent évidemment pour



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